Maya en vente ?

21 septembre
Les vents de secteur Ouest-Sud Ouest s’installent avec suffisamment de force pour lever un clapot très désagréable dans le port de Formentera et sur les mouillages du secteur.
Je regagne Santa Eulalia et retrouve Bob, le caricaturiste.
Il m’attendait avec impatience, car une de ses relations cherche à acheter un voilier de 12 mètres précisément en aluminium et ne semble pas gênée financièrement.
Wy not ?
Rendez-vous est pris pour le dimanche suivant.
En attendant je m’installe à Cala Longa, non loin d’Ibiza afin de ne pas être dérangé.

Je suis un peu moins fatigué, mais côté poumons rien ne s’est encore dégagé et je respire avec difficulté. Il est vrai que je ne prends pas de médicament si ce n’est d’inhaler du Bégon, car depuis quelques jours je me bats avec des cafards.
Ces bestiaux sont fantastiques. Ils ont une faculté d’adaptation aux produits insecticides considérable. Plus j’en tue, plus il y en a.
J’obtiens les meilleurs résultats la nuit tombée.
J’éteins les lumières, attends dans le noir un quart d’heure, Bégon bien en main. Brutalement je rallume et fonce vers le plan de travail de la cuisine. C’est là qu’ils viennent, en masse, car certainement je n’ai pas toujours pris suffisamment soin d’éliminer les petits déchets alimentaires et ils l’ont enregistré.
Je pulvérise comme un fou tout ce qui bouge, remplis le bateau d’insecticide, ferme toutes les ouvertures et m’installe dans le cockpit en attendant que l’air redevienne respirable.
Néanmoins, je ne serai débarrassé de cette vermine qu’en plein hiver avec l’arrivée des gelées. L’odeur restera encore longtemps imprégnée dans les bois et tissus.
J’ai repris mes cours d’anglais et arrive à y consacrer 2 heures par jour ; le résultat ne sera jamais probant
Je relis aussi avec régulièrement la même réserve, mais peut être avec plus d’intérêt que la première fois, l’Isolatre de Jacques Vignes. C’est du travail de journaliste professionnel, bien documenté, bien écrit, mais c’est certainement ce qui m’ennuie, car rien ne s’en dégage me permettant de m’identifier à ce gars.
Samedi soir, je regagne Santa. Eulalia, dine et pars retrouver Bob. Il m’annonce qu’il a vu mon client potentiel, qu’il a des problèmes inattendus et qu’il n’est plus acheteur.
J’enrage de ce contretemps et décide de lever l’ancre sans attendre. A 1 h.30 du matin, Maya pointe son étrave vers Majorque.

Le vent est orienté favorablement, mais le baromètre baisse rapidement et c’est par un vent de 3/4 arrière, sous inter seul pour soulager le régulateur et la G.V., que je fonce dans la nuit.
Au petit matin, je renvoie la G.V. néanmoins arisée et voilure en ciseaux pénètre à 10 h. dans la baie de Palma de Majorque.
Belle moyenne.

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