Volontairement. Je commence la suite de mon récit à Ayamonte.
La traversée du golfe de Gascogne, puis la descente vers le Sud le long des côtes Espagnoles n’étant qu’une succession de courtes escales purement techniques, destinées essentiellement à répondre à l’attente de mon équipage ne souhaitant pas courir.

Nous sommes à Ayamonte (sud de l’Espagne) depuis quelques jours quand la nouvelle tombe.
Le papa de Michèle vient de décéder. C’est la consternation.
Nous convenons que Michèle nous quitte et prendra avec elle Mathieu,
notre jeune fils (5 ans).
Cette séparation est pour tous un moment difficile, d’autant que depuis plus de 4 mois nous avions pris l’habitude d’être en permanence réunis.
Nous décidons que je poursuivrai avec mes 2 ainés jusqu’à Casablanca où nous pourrions faire jonction.

La traversée se fera sans histoire notable, si ne n’est de traverser de nuit la route des cargos et autres tankers entrant ou sortant du détroit de Gibraltar, formant un rideau lumineux paraissant infranchissable. Inutile de préciser que le moteur est en permanence prêt à bondir tant il est difficile d’évaluer les distances entre chaque bateau.
L’entrée dans le port de Casablanca se fera également sans encombre malgré l’éternelle houle qui agite la passe avant de trouver l’abri de la jetée (3 km).
Je suis né à Casablanca et suis souvent venu étant jeune, à l’entrée du port en yole avec mon club d’aviron afin de se faire un peu secouer…
Je trouve à m’amarrer dans le petit port dit de plaisance et attends sans impatience la visite des 5 administrations incontournables quand on veut débarquer :
Police, Gendarmerie, Douane, Santé, responsable du port.
Après leur départ, ma réserve d’alcool est bien entamée, mais ils sont charmants avec moi en consultant mon passeport. J’ai droit à un accueil amical, ponctué d’un :
Bienvenue ici, c’est votre pays. Sympa.
Je n’était-pas revenu ici depuis mes 18 ans, et j’ai plaisir à redécouvrir les coins où j’ai grandi.
Au bout de 2 jours, mon fils ainé, Olivier (17 ans) m’explique qu’il aimerait rejoindre rapidement Lanzarote où, sur un bateau rencontré en Espagne, il pourrait retrouver une petite copine !
Persuasif comme toujours, il m’explique qu’il a pris contact avec un voilier du port, qui accepterait de le prendre.
Je m’assure du sérieux dudit voilier et de son équipage, donne mon accord et quelques billets afin de “survivre” en attendant mon arrivée.
4 heures après son départ, je reçois un appel VHF, le bougre à oublier de prendre ses sous…
Bon courage.
Michèle n’est pas encore prête à nous rejoindre. Elle m’annonce qu’elle fera escale à Madrid chez des amis avec qui nous avons plusieurs fois navigué
Patrice, un voileux avec qui j’ai sympathisé me dit qu’il descend le lendemain sur Lanzarote.
Nous décidons de partir ensemble, rien ne me retiens plus ici.
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Oui. Elle habite à 10 km de chez moi, sauf qu’actuellement elle hiverne au Sénégal jusqu’en avril ou mai.
Yvan, ta femme s’appelait aussi Michèle ?