N’oublions-pas Timor

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N’oublions pas TIMOR et son histoire

En 1613, les Hollandais vinrent disputer aux Portugais la suprématie économique de la région.
Quelques décennies plus tard, soit à partir de 1640, les Portugais intensifièrent leur présence politique et militaire au Timor oriental.
Pendant ce temps, les Hollandais expulsaient les Portugais des îles voisines et s’installaient définitivement dans toute l’Indonésie et, en 1769, au Timor occidental, lequel dépendait alors du royaume local de Sombay.
Durant trois siècles, le Portugal a maintenu sa tutelle coloniale au Timor oriental et les Pays-Bas ont fait de même au Timor occidental ainsi que dans le reste de l’Indonésie.
N’oublions pas que ce qui constitue aujourd’hui l’Indonésie constituait alors une colonie hollandaise; c’est ce qui explique que le Timor occidental demeurait sous administration hollandaise.
C’est seulement en 1859 que les Pays-Bas et le Portugal signèrent un traité déterminant les frontières précises entre le Timor occidental hollandais et le Timor oriental portugais.
Les frontières coloniales furent reconnues et fixées, le 25 juin 1914, par la Cour internationale de justice de La Haye.

Au début du XXe siècle, les incessantes luttes entre les royaumes autochtones rivaux
finirent par excéder le Portugal qui délaissa quelque peu sa colonie jusqu’au moment où, en 1932, Antonio de Oliveira Salazar, alors ministre des Colonies du Portugal, décida d’imposer au Timor une dictature fasciste, semblable à celle qui sévissait en Métropole.
Les Timorais de l’Est s’opposèrent aux politiques de Salazar, mais durent subir la répression portugaise puisque le régime refusa toute décolonisation outre-mer.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Timor oriental se retrouva au centre des combats opposant les Alliés aux Japonais, ceux-ci ayant envahi la région afin de préparer une offensive contre l’Australie.
Salazar autorisa l’Australie à s’établir au Timor oriental, mais après de violents combats
les Australiens abandonnèrent le terrain aux Japonais.
Non seulement 50 000 Timorais perdirent la vie lors de l’occupation japonaise,
mais toute la région se trouva totalement dévastée et détruite par les bombardements.

Après la guerre (1945), le Portugal reprit immédiatement le contrôle du Timor oriental,
mais ne tenta même pas de reconstruire sa colonie et imposa de nouveau sa dictature militaire.
Pendant ce temps, la guerre avait repris entre les Pays-Bas et sa colonie indonésienne.
En 1949, les Pays-Bas abandonnèrent leur colonie indonésienne qui devint la République fédérale indonésienne, puis, en 1950, le président Suharto proclama la république d’Indonésie.
Tout le territoire de l’ancienne colonie hollandaise fut concédé à l’Indonésie,
ce qui signifiait que le Timor occidental devenait une possession de l’Indonésie,
alors que le Timor oriental restait sous administration portugaise.

En 1961, les habitants du Timor oriental se soulevèrent contre le régime fasciste portugais,
mais Salazar maintint son autorité jusqu’en 1968 alors que, victime d’une attaque cérébrale, il dut céder le pouvoir.
Le Timor oriental tomba temporairement dans l’oubli pour la communauté internationale
pendant que la guerre coloniale avec le Portugal se poursuivait.
La partie Ouest de l’île fut intégrée à l’Indonésie en 1950, mais la partie Est fut annexée de force par cette dernière en 1975.
Pendant cette période, alors que la résistance Timoraise isolée tente de lutter du mieux qu’elle peut contre l’armée qui persécute tous les habitants, ce sont les Etats-Unis mêmes
qui entraînent les soldats Indonésiens et qui fournissent le pays en armes.
Le Canada n’en a pas moins à se reprocher : il constitue le deuxième principal fournisseur d‘armes.
Comme la quasi-totalité des conflits du 20e siècle, le problème de l’indépendance du Timor
est donc un bon moyen pour les Occidentaux d’écouler des stocks d’armements et de vendre une expertise militaire.
Quant aux pauvres victimes Timoriennes? A l’ère de l’utra-libéralisme, il faut d’abord faire rouler l’économie!
N’oublions-pas que Timor dispose d’importants gisements de pétrole…
On estime à 200.000 morts le bilan des répressions depuis, pour cause de volonté d’indépendance!!!
En 1998, lorsque Jusuf Habibi monte au pouvoir en Indonésie, il surprend tout le monde en déclarant qu’il accordera l’indépendance au Timor.
Mais ce semblant de générosité cache anguille sous roche, car il demande aux Timorais
de renoncer en échange à leur autonomie politique et économique.
Des milices armées sèment la terreur dans la population et le massacre continue de plus belle.
Cette annexion ne fut jamais reconnue par l’ONU. Elle organisa enfin un référendum d’autodétermination
en août 1999 qui conduisit à l’indépendance de cette partie orientale en 2002

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